Pau, Céline, Kurt, Mounir, Kacim… Plus de trente personnages hyper connectés se côtoient au Woody’s Market, un bar parisien très tendance tenu par un kurde et son gérant turc. Sur le plateau ils ne sont pourtant que cinq comédiens, augmentés par autant d’ordis, de tablettes, de smartphones, et tout un dispositif technique qui permet de donner à voir en direct tous les écrans qu’ils manipulent. Qu’ils soient startupeuse, fonctionnaire, psychanalyste ou serveuse, ils subissent la tyrannie de l’instant et l’injonction permanente de la suractivité, comme si la peur du vide était une nouvelle menace. Guillermo Pisani puise une matière théâtrale réjouissante dans cette démultiplication obligatoire des individus au sein d’une société ou l’apparence de la liberté est source d’une nouvelle aliénation.