Marcelo Evelin conçoit la chorégraphie de cette nouvelle création comme une expérience à la fois née du doute et ouverte à l’accident, confrontée au surgissement d’une altérité posée en résistance. Si la pièce est née de souvenirs et de lectures, elle ne s’inscrit pour autant dans aucun imaginaire précis. Après s’être inspiré de Tatsumi Hijikata dans son précédent spectacle Dança Doente, Marcelo Evelin se déleste ici de la démarche référentielle pour ne conserver que les motifs incertains du moment critique et de la tâche impossible. Cette manière de procéder abandonne toute démonstration virtuose, qu’il s’agisse de la chorégraphie, de l’interprétation ou de la technique musicale, au profit d’une dramaturgie de l’échec, toute en déséquilibre et dysharmonie. Réunis autour d’un feu symbolique, danseurs et objets se confondent ou se confrontent, formant une horde primitive indifférenciée. De blessure en guérison, ils s’initient ensemble au plaisir et à la douleur.