C’est à la redécouverte d’œuvres rares, convoquant des émotions profondes, solennelles et lumineuses, qu’invitent Emmanuelle Haïm et Le Concert d’Astrée.
Maître de musique de Notre-Dame, « batteur de mesure » du futur Opéra de Paris, et « compositeur ordinaire » de la Chapelle royale de Versailles, André Campra, aux travées des styles italien
et français, aura sans doute été le précurseur de l’opéra-ballet en France. Mais c’est sur le versant de la musique religieuse, avec ce qui est certainement son œuvre la plus célèbre, l’étincelante messe
de Requiem, qu’on le retrouve ici.
Également au programme, deux autres maîtres du baroque français : Jean-Philippe Rameau, dont In convertendo Dominus célèbre la joie du peuple d’Israël libéré à Babylone, et Jean-Joseph Cassanéa de Mondonville, qui, dans In exitu Israel, laisse lui aussi éclater les chœurs de la délivrance… Deux superbes exemples du grand motet français, qui s’appuie sur la liturgie pour faire dialoguer solistes, chœur et orchestre. Une forme qui s’est épanouie en France sous le règne de Louis XIV, laissant libre cours aux audaces et aux innovations, et où alternent ici les douceurs infinies du repos
et les plus célestes allégresses.