Bienvenue à Belle Vue !
Si vous avez aimé la réalisation de Dominique Pitoiset de Un été à Osage county, vous adorerez la nouvelle pièce de Tracy Letts, Linda Vista.
Si vous l’avez manqué, vous avez ici l’occasion de découvrir le nouveau chef d’oeuvre d’un grand auteur américain contemporain.
Linda Vista, c’est un quartier de San Diego, une agglomération de plus de trois millions d’habitants tout au sud de la Californie, à deux pas de la frontière mexicaine.
La pièce convoque sept rôles pour dérouler son intrigue urbaine sur quelques mois. Et tous ces rôles gravitent autour d’une figure centrale : Dick Wheeler, qui est sans doute l’une des plus grandes créations de l’auteur. Wheeler est Américain. Il a cinquante ans. C’est un homme, blanc, qui a fait des études. Il a l’air de se trouver cool. Lui, qui se croyait lucide, découvre qu’il fermait les yeux. Deux chocs vont les lui ouvrir. Il percute deux murs : celui de l’âge et celui de sa relation aux femmes. Il s’ensuit un désastre assez grotesque, mais très instructif…
Wheeler vit dans un présent fait d’ironie, de mélancolie, d’adolescence qui se voudrait éternelle. Il ne sait pas que ce présent est en train de basculer. Linda Vista est l’histoire de cette bascule, racontée en deux actes et deux rencontres.
Wheeler témoigne d’une époque et d’une situation. Il fait partie des derniers fils des Sixties qui se retrouvent échoués en pleine présidence Trump. Que s’est-il donc passé ? Comment rester fidèle aux idéaux de sa jeunesse ? Comment le sens de la liberté s’est-il dévoré lui-même ?
Dominique Pitoiset nous entraîne dans cette comédie urbaine contemporaine drôle et amère, tout en finesse et en sourires, portée par une distribution d’acteurs belges de premier plan.
Tracy Letts, qui reste à ce jour l’auteur le plus titré du Théâtre Nord Américain, rend compte à la fois de l’état d’un homme et de celui de son pays. Seuls les très grands auteurs parviennent à couvrir un tel registre avec une telle simplicité. Letts en est un. Il parle de nous et de l’état des choses dans nos sociétés, à l’aube des temps post-démocratiques.