Dès le début, le théâtre a été une incantation des morts, une expérience rituelle de crimes primitifs et de traumatismes collectifs. Dans la première partie de la série de Milo Rau intitulée Histoire(s) du théâtre le metteur en scène et auteur aborde le tragique sous la forme d’un jeu allégorique de criminologie.
Qu’ y a-t-il au début d’un crime? Intention ou coïncidence? Quel rôle joue le public? Quelle est la faute du collectif? Peut-on reconstituer un crime? Et qui sera sur scène? Avec les quatre comédiens Sara De Bosschere, Sébastien Foucault, Johan Leysen et Tom Adjibi, ainsi que le magasinier Fabian Leenders et la gardienne Suzy Cocco, il part à la recherche d’un crime capital, en même temps que des malheurs et les émotions fondamentales de l’expérience tragique: perte et tristesse, mensonge et vérité, désastre et peur, cruauté et terreur. Six comédiens et amateurs s’entremêlent sur la splendeur et les abîmes de la vie et du théâtre et se glissent dans les rôles des protagonistes d’une affaire de meurtre violente: Un manifeste pour un théâtre démocratique du réel émerge.
Avec cette production, Milo Rau débute la série Histoire(s) du théâtre, une enquête performative à long terme sur la plus ancienne forme d’art de l’humanité. Dans cette première partie, Rau et son équipe reviennent sur les problèmes fondamentaux de leur travail artistique des quinze dernières années: la question de la représentativité de la violence et des événements traumatisants sur scène. Une recherche de la condition humaine fondamentalement tragique et un chant sur le pouvoir du théâtre.