Et si finalement nous en étions rendus à remonter une trace ? Une trace rendue invisible et recouverte par le temps. En nuées, nous faisons face aux vents, mesurant jour après jour le poids de l’autre. Alors que se fait jour cette évidence qu’à force de nous ériger, en portés, nous n’avons eu de cesse que de nous ancrer dans cette terre fertile qu’est l’acrobatie.
Plus précisément, nous commencerions à en cerner ses contours. Un espace aux frontières naturelles et naturellement poreuses dont nous faisons notre lieu de recherche. Un terrain de jeu ouvert aux quatre vents.
Qu’à nous ériger, à force de portés, nous y avons établi notre zone de fouille. Et d’avancer de manière empirique vers ce qui ferait aujourd’hui langage : Avec « Laissez-porter », nous voulions nous retrouver autour de notre discipline, nos savoir-faire. Ce fut l’occasion d’éprouver nos fondations. Pour « Le Grand C » nous nous sommes mis en marche, à tâtons, avec une sensation d’inconnu dans le travail en grand nombre. Le spectacle s’est ainsi teinté de solennité et de sobriété. « Il n’est pas encore minuit… » nous a permis enfin d’élargir notre espace de jeu et d’y convier avec joie la danse, le jeu et la musicalité…
Toujours en interrogeant ces principes du collectif qui font notre terreau, « Möbius » nous amène aujourd’hui à nous tourner vers ce qui nous dépasse. Élargir notre perspective au-delà de nos « humanités » – comment nous nous comportons, comment nous agissons, comment nous nous exprimons – pour nous inscrire comme partie d’un grand tout. Car nous croyons indéfectiblement qu’ici se tient quelque chose de précieux, dans le sens d’universel.