Isadora Duncan (2019)
Avec le Festival d’Automne à Paris
Avec cette pièce conçue pour Elisabeth Schwartz, interprète et pédagogue, Jérôme Bel poursuit la série des portraits de danseurs ou danseuses initiée en 2004, en se concentrant sur la figure d’Isadora Duncan dont elle est une spécialiste. Jérôme Bel dresse ici pour la première fois le portrait d’une chorégraphe décédée, prenant appui sur son récit autobiographique, Ma vie. Jérôme Bel découvre sous le personnage romanesque une chorégraphe visionnaire, qui, par sa grande liberté d’expression, privilégiant la spontanéité et le naturel, posa les bases de la danse moderne, à l’origine de la danse contemporaine. Mêlant les registres discursif et sensible, moments parlés et solos dansés, le spectacle ravive le souvenir de la danse libre en associant le savoir chorégraphique à l’expérience du spectacle. Parmi les noms qui ont marqué la danse au XXe siècle, celui d’Isadora Duncan (1877-1927) brille d’un éclat particulier. Figure libre et féministe, muse passionnée, anticonformiste, elle fut la grande pionnière de la danse moderne, enjoignant les interprètes à trouver leur propre expression corporelle, loin des corsetages du ballet classique. En s’inspirant de son autobiographie Ma Vie et en alternant solos dansés par Élisabeth Schwartz et moments parlés, Jérôme Bel redonne vie à cette fascinante artiste américaine.
- Concept : Jérôme Bel
- Chorégraphie : Isadora Duncan
- Avec Elisabeth Schwartz et Jérôme Bel
- Les 18, 19 et 20 novembre 2021 à 20h30
- dureé 60 minutes
Múa
Avec le Festival d’Automne à Paris
« Ce travail fait suite à trois expériences qui m’ont profondément bouleversée et qui, quoique bien différentes, me semblent intimement liées. Tout d’abord, celle du parcours Dark Noir de Michel Reilhac à la vidéothèque de Paris. Plongé dans un noir absolu qui coupe de tout repère visuel habituel, le spectateur est tendu vers tout ce qui peut lui servir d’indication pour sentir, comprendre, saisir. Les sensations corporelles les plus simples sont elles-mêmes transformées et décuplées. Le simple fait de voir acquiert une force inconnue du fait de ce « passage au noir ». Il m’a semblé que l’on pouvait spécifier cette réflexion en ce qui concerne l’image du corps et encore plus précisément celle du corps dansant.
Improviser les yeux fermés constitue la deuxième expérience et est liée à mon parcours d’interprète. Tant par ce qu’elle donne à voir de fragilité et d’abandon que par ce qu’elle fait vivre, la danse les yeux fermés est une expérience fondamentale pour le danseur : le travail interne des sensations coupé de la projection vers le dehors par le regard, acquiert alors une résonance exceptionnelle qui conduit à une danse d’état dont l’intensité est rare.
Enfin, mon voyage au Viêt-Nam, dans le cadre de la bourse Villa Médicis hors les murs, a constitué une étape personnelle et artistique importante. Ne parlant pas la langue, la danse a été mon seul lien, hormis les activités de la vie ordinaire, avec les Vietnamiens. Plongée dans un monde inconnu, j’ai cependant eu le sentiment de connaître, de reconnaître des choses qui me constituaient profondément.
Múa est à vivre comme une expérience où obscurité-lumière, apparition-disparition, silence-musique, danse et immobilité sont les interfaces d’une seule et même chose : l’avènement à soi-même et au monde. »
Emmanuelle Huynh
- Forme pour immobilité : Emmanuelle Huynh
- Obscurité : Yves Godin
- Silence : Kasper T. Toeplitz
- Transparence : Christian Rizzo
- Violoncelle : Fabrice Bihan / Zoé Cartier
- Production : Compagnie Múa et Théâtre contemporain de la danse
- Les 18, 19 et 20 novembre 2021 à 19h
- durée 40 minutes