Qu’est-ce qui rend une énigme moins énigmatique ? De la situer à proximité d’autres matériaux équivoques. Après Les Dimanches de Monsieur Dézert, Lionel Dray rejoint par Clémence
Jeanguillaume inscrit cette nouvelle création, bigarrée et fragmentaire, dans la tradition littéraire de l’énigme.
En prenant pour matériaux de départ certaines nouvelles de Franz Kafka, le duo imagine et compose un monde kafkaïen où les paraboles fleurissent dans d’étroites ruelles, chuchotées de bouches balbutiantes à oreilles anxieuses. Cette épopée musicale et masquée esquisse le portrait d’êtres lunaires, inspirés du cinéma muet, de Buster Keaton à Jacques Tati. Alors, quels seraient les liens entre l’histoire d’un do dièse, les rendez-vous du dimanche, un requin avenant et l’art délicat de l’aphorisme ? Ainsi la bagarre !
« Il est parfaitement concevable que la splendeur de la vie se tienne prête à côté de chaque être et toujours dans sa plénitude, mais qu’elle soit voilée, enfouie dans les profondeurs, invisible, lointaine. Elle est pourtant là, ni hostile, ni malveillante, ni sourde ; qu’on l’invoque par son nom propre, le mot juste et elle vient. C’est là l’essence de la magie qui ne crée pas mais invoque. » Franz Kafka