ILS NOUS ONT OUBLIÉS

[ Séverine Chavrier, Thomas Bernhard ]
Date(s) :  du 24 mars 2022 au 25 mars 2022
Horaire(s) :  jeudi à 19h
vendredi à 20h
Avec : Laurent Papot, Marijke Pinoy, Camille Voglaire
Mise en scène : Séverine Chavrier
Musicien : Florian Satche
Dressage et éducation des oiseaux : Tristan Plot
Scénographie : Louise Sari
Création vidéo : Quentin Vigier
Création son : Simon d’Anselme de Puisaye, Séverine Chavrier
Création lumières : Garmain Fourvel
Création costumes : Andrea Matweber
Régie générale et plateau : Marco Hollinger
Assistante dramaturgie : Marion Stenton
Assistant à la mise en scène : Ferdinand Flame
Construction du décor : Julien Fleureau, Olivier Berthel
Remerciements : Rachel de Dardel, Augustin Muller, Amandine Riffault
Durée :  2h30

Une enquête autour d’un meurtre qui questionne sur la peur de l’autre, le repli sur soi et la domination. Pour sa deuxième incursion dans l’œuvre de l’irascible autrichien Thomas Bernhard, la créatrice Séverine Chavrier nous fait découvrir un roman jamais adapté à la scène.

L’enfermement, la folie et l’angoisse existentielle de l’homme sont au cœur d’Ils nous ont oubliés, adapté de La Plâtrière de Thomas Bernhard, auteur féroce auquel Séverine Chavrier se confronte pour la seconde fois*. La situation de départ est riche de métaphores : Konrad, un homme qui prépare une étude sur l’ouïe à laquelle il ne cesse de penser mais dont il n’a pas encore écrit un traître mot, vit reclus avec sa femme infirme dans une usine abandonnée, transformée par sa volonté en une véritable prison, à moins qu’il ne s’agisse d’un mausolée. Le récit commence au moment où Konrad tue sa femme. Il se déroule ensuite à la manière d’une reconstitution menée par bribes par un narrateur invisible. Avec l’humour cinglant qui fait son style, Bernhard y mène une réflexion brutale et jubilatoire sur ses thèmes de prédilection, où se mêlent l’intime et le politique : la condition de l’homme moderne, la peur de l’autre, les rapports de domination et la création — ici, l’œuvre ultime qui finalement ne peut s’accomplir que dans la mort et justifie tout. Trois acteurs et un musicien se partagent le plateau où la vidéo tient aussi une large place. Si la metteuse en scène et pianiste Séverine Chavrier fréquente l’œuvre de Thomas Bernhard, c’est sans doute qu’elle trouve dans le charme insidieux des petites phrases répétitives de l’auteur un écho à son propre univers musical.

*Nous sommes repus mais pas repentis adapté de Déjeuner chez Wittgenstein accueilli au TANDEM en 2018.