Gisèle Vienne est de retour au Centre Pompidou avec l’une de ses pièces emblématiques : Kindertotenlieder. En 2007, cette œuvre consacrait son talent à intégrer l’art des marionnettes au théâtre. Dans un paysage crépusculaire et enneigé, Gisèle Vienne prend pour point de départ une tradition autrichienne, celle des Perchten, personnages incarnant effroi et angoisses qui surgissent en Autriche au début du mois de janvier, pour chasser les mauvais démons et s’emparer des âmes damnées.
Cette tradition des régions alpines reprend de l’ampleur depuis les années quatre-vingt dix. Au point que l’esthétique (les vêtements en fourrure et les masques de bois des Perchten) et les codes de cette tradition passent parfois du fantasme à la réalité. Des Norvégiens, proches du courant du black métal, ont ainsi repris ces codes lors d’actes de vandalisme. Gisèle Vienne s’intéresse à la récupération et au détournement de la tradition des Perchten. À partir de quel moment bascule-t-on du fantasme à la réalité ? Quelles limites, tolérées dans le cadre de l’exécution d’un rituel, ne faut-il pas franchir sous peine d’affecter la réalité ?