ILIA. Ce matin-là mon père est mort. Les heures qui ont suivi ont ouvert pour moi la porte d’un monde que je soupçonnais mais sur lequel je n’avais jamais posé de mots ni de chiffres. Face aux avocats et au notaire, j’ai découvert concrètement qu’en plus d’être artiste-peintre, mon père était un escroc, un fabuleux escroc, un de ceux qui manipule, qui charme, qui ment et qui soutire de très grosses sommes d’argent. Le continent sur lequel j’ai accosté était un mensonge sidérant, un feu d’artifice de mensonges, un feu d’artifice qui d’heure en heure, de jour en jour grandissait et me plongeait dans des ténèbres prodigieusement ahurissantes et abyssales.
Igor Mendjisky