Perdre son sac, avec Lyna Khoudri
Une jeune femme, dans la rue. Elle dit qu’elle est laveuse de vitres, temporairement. Et commence à parler. Elle vide son sac, dit ses colères et ses manques. Elle s’adresse aux passants pour dire sa solitude, sa colère, la perte de son amoureuse, son incompréhension face à un monde que certains estiment divisé entre « les gens qui réussissent » et « les gens qui ne sont rien ».
Ranger, avec Jacques Weber
Ranger comme ranger ses affaires avant de disparaître je vais écrire cela pour Jacques Weber lui pas lui dans la vraie vie mais lui parce que lui toujours cet acteur immense et humble curieux et devenu mon ami mon frère avant pendant et après Architecture dans la Cour d’honneur du Palais des Papes à Avignon le soir on rentrait vers 3 heures du matin après les filages et les représentations on rentrait ensemble et on parlait tous les deux dans la nuit d’été comme des enfants heureux puis on se quittait devant une sublime glycine oh les glycines en été et je lui disais je vais écrire Ranger pour toi ce sera cet homme qui range ses affaires sa vie avant de disparaître il loue une chambre d’hôtel et fait repasser tout les peines et la joie les chagrins et l’amour tout avant de s‘allonger puis de prendre ce qu’il faut et laisser la porte ouverte pour que vienne se blottir ce qui aide à mourir.
Pascal Rambert