Raimund Hoghe a conçu cette nouvelle création à partir d’une valse, de son mouvement tournoyant, de son tourbillon d’ivresse, de son incontrôlable fulgurance. Celui qui a déjà posé son regard sensible et poétique sur le Sacre du Printemps, Le Lac des cygnes et le Boléro, se confronte une nouvelle fois à une œuvre du répertoire chorégraphique et musical. Ainsi La Valse se réfère à la composition éponyme de Maurice Ravel, présentée pour la première fois en 1920 à la demande de Serge Diaghilev. Rejetée par l’impresario, la partition ne sera dansée qu’en 1928, par Bronislava Nijinska. Si Maurice Ravel souhaitait composer en gardant bien en tête la grandeur et la splendeur des valseurs viennois, il signera finalement une œuvre plus complexe et dramatique. Marqué par l’horreur de la première Guerre mondiale, La Valse peut se lire comme une allégorie de la décadence de la civilisation.
Deux versions de La Valse existent, l’une orchestrale, l’autre pour piano. Raimund Hoghe privilégiera la seconde qui s’avère être dans ses motifs moins riche que la version orchestrale. Elle souligne davantage la nature apocalyptique et mécanique de La Valse. Entouré de cinq danseurs, le chorégraphe allemand retrouvera Guy Vandamme, pianiste qui l’accompagnait déjà dans Sacre – The Rite of Spring (2004). Ensemble, ils laissent libre court à leurs ressentis, à leurs émotions, la chorégraphie n’étant pas arrêtée.