Qui aurait osé penser que des chants géorgiens et la musique dancehall se rencontreraient un jour sur une même scène, au service de la danse sur pointes ? Personne tant l’association entre ces trois arts, aux origines culturelles très différentes et aux codes antonymes, est improbable. Personne, si ce n’est François Chaignaud et Cecilia Bengolea. Les deux chorégraphes signent depuis 2005 leur univers d’un trait caractéristique : l’association insolite entre des techniques du corps très variées, des danses libres au ballet classique et aux danses urbaines.
Cette nouvelle pièce est le prolongement de The Lighters’ Dancehall Polyphony, créé en 2015 pour le Tanztheater Wuppertal Pina Bausch. François Chaignaud et Cecilia Bengolea figurent parmi les premiers chorégraphes invités à créer pour la compagnie depuis la disparition de Pina Bausch. Cette pièce orchestre la rencontre du répertoire polyphonique de madrigaux anglais de la Renaissance et du dancehall des rues de Kingston. Cecilia Bengolea, connaisseuse des musiques dub et du dancehall répandus dans les Caraïbes, admire la force combattive et résistante de ces danses de rue. Quant à François Chaignaud, régulièrement amené à chanter et à danser simultanément dans ses spectacles, il étudie un répertoire millénaire de chants polyphoniques traditionnels géorgiens.