Dans les années 60, au cœur d’un village, Robert vit avec sa maman Odette. La relation mère-fils est inquiétante et désopilante à la fois, un clin d’œil à l’épisode « La soucoupe et le perroquet » de l’émission Strip-tease.
La cinquantaine, dégarni, bedonnant, Robert passe le plus clair de son temps enfermé dans le garage où il tente de mettre au point la machine à téléporter. On assiste au quotidien de ce drôle de couple, ponctué par des expériences de téléportations plus ou moins réussies.
Comme dans le film de Cronenberg, tiré lui-même de la nouvelle de George Langelaan, Robert va tenter de se téléporter, mais une mouche s’est glissée dans la machine, et l’apprenti scientifique va peu à peu se transformer en insecte géant. Ses transformations physiques et mentales ne seront pas sans rappeler celles de Gregor dans La Métamorphose de Kafka. Robert va se déshumaniser peu à peu pour devenir une bête capable de grimper au mur, poussée par une recherche insatiable de nourriture.
Travail corporel, effets spéciaux, esthétique du temps des prémices de l’informatique, La Mouche est un laboratoire d’expérimentations scéniques et visuelles, un extraordinaire terrain de jeu.
Valérie Lesort et Christian Hecq