La révolution est-elle conçue dans l’esprit individuel ou est-elle obligatoirement ancrée dans l’esprit collectif ? Elle est en tout cas au coeur du travail du danseur et chorégraphe italien Marco Berrettini qui n’a de cesse, d’œuvre en oeuvre, de la questionner et de la mettre en jeu. Au terme de sa quadrilogie dont est ici présentée la dernière partie, iFeel4, Marco Berrettini aura convoqué, dans ce glissement du tanztheater vers un mix entre la danse contemporaine européenne et américaine, les écrits de Peter Sloterdijk, Ayn Rand, mais aussi ceux de Rainer Maria Rilke, Carl Gustav Jung… Une recherche en forme d’ascèse au sens littéraire du terme. Dans un espace quadri-frontal, au coeur duquel le public, libre de ses mouvements, croisera une chorale d’enfants, Marco Berrettini s’interroge sur la mutation entre danse et corps, sur notre façon de nous exprimer et sur la manière dont les éléments extérieurs peuvent changer notre état intérieur. Et vice-versa.
« iFeel4 s’interroge sur l’être humain individuel et sa capacité à s’auto-suffire, dit Marco Berrettini. Après que Dieu soit mort avec Friedrich Nietzsche, et après sa résurrection due aux courants spirituels des années 1960 prônant qu’ Il est ‘en nous’, peut-on envisager une amélioration de nos vies spirituelles sans l’existence d’un dieu, qu’il soit en nous ou ailleurs ? Nos vies peuvent-elles être profondes, sans réincarnation, karma, mono ou plurithéismes ? »