Un chantier long de cent ans, deux-cent cinquante mille tonnes de déchets radioactifs, stockés à quatre-cent cinquante mètres de profondeur pendant cent mille ans : aussi démesurés soient-ils, ces chiffres ne sortent pas d’une science-fiction. Ils décrivent la monstrueuse démesure du projet Onkalo, tombeau voué à sanctuariser les déchets nucléaires de la Finlande. Fabrice Lambert a pris connaissance de cette folie humaine en regardant le documentaire Into Eternity de Michael Madsen. Troublé par ce gigantisme aux conséquences inconnues pour les générations futures, il crée Jamais assez. Cette nouvelle fable sur la folie destructrice de l’homme n’est pas sans rappeler la figure mythologique de Prométhée, Titan qui voulait voler aux Dieux la puissance du feu. Les dix interprètes de Jamais assez flirtent avec le danger d’une masse explosive, dans une danse de feu hautement inflammable. Fabrice Lambert continue ainsi ses recherches étroites autour de la science, la matière, l’instabilité du sol, précédemment entreprises dans Nervure, Solaire et Gravité. Lumineux et dangereusement inquiétant.
avec le Théâtre de la Ville – Paris