Solo clownesque, Jubilä explore les sons tous azimuts et rassemble mille voix en une. Nourrie de ses voyages chez les tziganes ou les pygmées, la vocaliste de jazz Leïla Martial, singulière et multiple, visite ses territoires intérieurs pour mieux en réveiller les esprits. Seule en scène dans sa robe de nymphe et sa couronne embroussaillée, créature antique, clown ou femme lyrique, elle traverse tous ses mondes.
Tour à tour, elle invoque Bach au goulot d’une mignonnette, célèbre l’enfant qu’elle n’aura pas, fredonne depuis son piano toy sur des mémoires enfouies, navigue du français à l’anglais en passant par l’espagnol ou par l’une de ces langues insensées dont elle a le secret, convoque par grappes des timbres imaginaires, le tout ponctué de confessions drolatiques sur le play-back et l’accordage des instruments. Leïla Martial est capable de tout cela et de bien plus encore. Elle plonge dans le bain des émotions avec une spontanéité rare, aussi poignante qu’extravagante.