Il est des endroits plus douillets pour raconter sa vie. Mais quand on est une jeune fille allemande en passe de devenir un jeune homme circoncis, se livrer au crâne dégarni de son gynécologue pendant qu’il vous examine, n’a finalement rien d’embarrassant. On navigue alors dans la pensée d’une patiente qui se raconte sans honte, se confie sur ce corps qui l’emprisonne, et sur ses rêves hitlériens absurdes qui finissent par déstabiliser Jason son psy. Elle parle de son héritage familial, de la culpabilité d’être né sur les ruines d’un passé Nazi, mais aussi d’un amour nommé K, rencontré dans les toilettes publiques et avec qui elle partage sa passion pour le théâtre.
Camille Cottin incarne cette pensée qui questionne les mécanismes de notre société. Dans ce monologue grinçant aux antipodes du politiquement correct, l’humour noir côtoie la poésie et les dialogues décapent. Le franc-parler comme preuve d’une liberté enfin conquise.
Déjà culte dans de nombreux pays, Jewish Cock est un roman explosif qui a été applaudi par la critique et les plus grands auteurs contemporains à sa sortie. Dans les pas de Thomas Bernhard, Katharina Volckmer explore la culpabilité allemande, la question du genre, l’asservissement de nos corps et le danger des tabous érigés en barrières morales. Un texte puissant qui annonce la naissance d’une écrivaine majeure.