S’emparer d’un sujet brûlant d’actualité, d’un sujet qui occupe des pages et des pages de journaux, qui enflamment les débats télévisés, qui transcendent les idéologies, qui jour après jour, tel un phénix, ressuscite dans les fantasmes et les peurs de tous ceux qui se sentent menacés, pour, l’espace d’un moment, faire un arrêt sur images. Tel est le désir d’une femme, Myriam Marzouki, placée par ses origines familiales entre deux cultures, française et tunisienne. Elle propose un théâtre documentaire et subjectif qui parle à la première personne. Loin des clichés de toute sorte, loin des affirmations définitives, des condamnations sans appel ou des engouements inconditionnels, elle imagine un temps suspendu propice à la réflexion, un moment d’ouverture des imaginaires qui se construit à partir de documents divers – photos de famille, textes littéraires ou religieux – d’expériences vécues, de musique et de danse.
Elle veut partager une réflexion sur ce « voile », le plus souvent se révélant être un foulard, qui est devenu l’élément essentiel caractérisant LA femme musulmane, identique, comme un modèle unique cloné à l’infini. Mais de quoi « le voile » est il le nom ? Sinon celui d’un signe « mobile, flottant, divers, contradictoire », porteur de valeurs religieuses, de valeurs culturelles, de revendications multiples, signe aussi intéressant à questionner que « la mini-jupe, les talons hauts, le bikini » qui ont il y a quelques années provoqué des débats sociétaux intenses.
Théâtre l’Échangeur
59 avenue du Général de Gaulle
93170 Bagnolet