Né en mai 68, Martin Le Chevallier est artiste plasticien et réalisateur. Il développe un travail politique fait de films, de détournements ou d’interventions contextuelles. Il s’est fait auditer par un cabinet de consulting, s’est rendu en procession à Bruxelles pour y présenter un drapeau européen miraculé, a sécurisé un bassin des Tuileries à l’aide de petits bateaux de police télécommandés ou a disposé dans une vitrine des gradins tournés vers la rue afin de suggérer que la ville est un théâtre. Dans ses films ou installations vidéo, il invente une écriture singulière. Fidèle à une esthétique et à un humour du plan fixe, il met en place des jeux de distanciation empruntant aux conventions théâtrales: un personnage résume un peuple («le surendetté américain», «le défricheur amazonien»…), deux autres figurent une armée ou s’invitent dans une action pour la commenter. D’autres encore assistent au film de leur propre histoire pour mieux la décrypter. Il en résulte des représentations du monde alliant la précision du documentaire à la fantaisie de la fable.
Les films de Martin Le Chevallier sont présentés en écho à l’anniversaire des 10 ans de L’Effet de Serge et de La Mélancolie des dragons. On y retrouve les interprètes Gaëtan Vourc’h et Isabelle Angotti, figures récurrentes des spectacles de Philippe Quesne.