Une succession de merveilleux tableaux pour raconter l’histoire de ce petit homme en bois qui tente maladroitement de devenir adulte. Avec cette aventure qui appartient aussi bien aux grands qu’aux petits, Joël Pommerat nous fait réfléchir et rêver.
Même pour un pantin de bois comme Pinocchio, il existe le monde du réel et le monde du rêve. Et ce n’est pas le moindre mérite de Carlo Collodi que d’avoir imaginé, en 1881, les 36 chapitres d’une histoire qui fait voyager ses lecteurs entre ces deux mondes. Une histoire pour enfant qui, comme tous les contes, dépasse largement le cercle des jeunes lecteurs, une histoire que Joël Pommerat fait sienne et réinvente pour faire entendre les difficultés du chemin vers l’âge adulte, ce qu’on appelle « grandir ».
Pinocchio ment pour sortir du monde de la pauvreté celui de son « père », le marionnettiste qui le sculpte. Pinocchio rêve de beauté, de richesse. Il a envie d’illusions grisantes, de bonheur. Il est naïf et inconscient. En le plongeant dans notre monde contemporain, Joël Pommerat le rend encore plus proche, plus touchant, plus humain. Traversant les épreuves – prison, métamorphose en âne, séjour dans le ventre de la baleine – il va vers la vraie vie, celle où il deviendra un petit homme. Un enchantement de théâtre, épuré, poétique et fascinant.