De même qu’une idée en chasse une autre, il n’y a pas d’apparition sans disparition. Il n’y a pas de nouvelle irruption dans une pièce, sans qu’une personne en sorte au préalable ou en conséquence. Il n’apparaît pas de nouvelles espèces végétales, sans que d’autres s’éteignent. Il ne surgit pas non plus de nouveaux bijoux électroniques, sans que d’autres à l’obsolescence programmée rendent l’âme. Que retenir de ces flots – en référence au titre de la nouvelle création de Daniel Linehan ? Qui de l’apparition ou de la disparition imprègne le plus durablement les mémoires ?
Flood s’interroge sur les possibilités d’interruption des innombrables flux qui traversent nos quotidiens. Sa chorégraphie, au principe de répétition en apparence évident, est en pratique biaisée. Au gré des entrées et sorties de scène, les quatre interprètes répètent la même chorégraphie, en ajoutant ou en retirant certains mouvements. Graduellement, la danse révèle des détails invisibles, les cycles se restreignent et les gestes disparaissent, jusqu’à finir par n’être que « le souvenir fantomatique des mouvements qu’ils ont incarnés, et des relations qu’ils ont créées ensemble ».