SHOCK CORRIDOR
Reprise du vendredi 21 au vendredi 28 septembre 2018
d’après le film de Samuel Fuller – durée 1h30
du lundi au vendredi à 20h, le samedi à 18h, relâche le dimanche
WESTERN
Création du vendredi 5 au samedi 13 octobre 2018
Librement inspiré du roman La Chevauchée des bannis de Lee Wells
et d’autres matériaux textuels et musicaux – durée 1h10
du lundi au vendredi à 20h, le samedi à 18h, relâche le dimanche
UNE NUIT AMÉRICAINE
(diptyque Western + Shock Corridor)
Création du jeudi 18 au vendredi 26 octobre 2018
Une création autonome réunissant Western et Shock Corridor,
ponctuée « d’attractions » (durée totale 3h10)
du lundi au vendredi à 19h30, le samedi à 18h, relâche le dimanche
DEUX CRÉATIONS, TROIS SPECTACLES, UNE MÊME ÉQUIPE ARTISTIQUE
« En m’inspirant de l’ouvrage de Lee Wells, La Chevauchée des bannis, qui fut magistralement porté à l’écran par André de Toth en 1959, je saisis l’occasion de continuer à creuser un peu plus encore la question de la transposition de la grammaire cinématographique à l’endroit du théâtre. L’ensemble des sujets que le cinéma soulève, la nature du jeu qu’il induit, l’image et l’imaginaire qu’il suggère, l’utilisation de la musique qui l’habite ou la question du montage qui le caractérise sont autant de codes passionnants à décortiquer avec lesquels, et depuis des années, j’ai toujours profondément aimé jouer.
J’ai le sentiment que ces deux scénarios, qui ont donné naissance à deux films de genre, issus de l’âge d’or du cinéma américain, se répondent et se complètent à bien des égards. Ils nous offrent presque soixante ans plus tard, et chacun à leur endroit, une vision historique, sociologique et politique d’un même pays : les États-Unis. D’un côté le mythe fondateur de la nation américaine et de l’ensemble des règles qui vont la régir, sujet inhérent au western ; de l’autre, une radiographie sans concession des névroses et des maux qui habitent cette même société dans les années 60, dans le film noir de Samuel Fuller Shock Corridor, réalisé quatre ans plus tard.
Ce sont deux pans passionnants de l’histoire américaine, deux scénarios traversés par la violence, la peur, la folie, la question de l’individu face au groupe et dans lesquels le huis clos joue un rôle déterminant. Autant de sujets et de réflexions à mettre en perspective sur un plateau de théâtre.
L’idée est aussi de travailler à nouveau avec la talentueuse et jeune équipe de Shock Corridor, dans un même décor qui se transforme, pour éprouver avec eux le plaisir de la troupe et de l’alternance du répertoire.
Une soirée pour traverser l’histoire du cinéma et des États-Unis. J’imagine une représentation qui inclurait les deux spectacles à la façon des séances de cinéma d’antan, quand celles-ci présentaient deux films dans la même soirée, ponctuées d’attractions entre les deux. Le « premier film » serait Western et le second Shock Corridor ; entre les deux, en guise d’entracte, nous créerons un intermède, sur le modèle du concertcabaret.
Au-delà de cette référence, c’est aussi l’idée de mettre en scène ce passage entre les deux spectacles – en tirant le fil de ce que cela nous raconte sur l’Histoire des États Unis – qui m’intéresse, et qui a du sens du point de vue de la dramaturgie de la soirée. Un bond de soixante ans que je veux traverser sous la forme d’un cabaret composé de morceaux de musique, tout en proposant comme il se doit, esquimaux, chocolats glacés et boissons fraîches !»
Mathieu Bauer