Le Colonel des Zouaves a inauguré en 1997 la collaboration entre Olivier Cadiot, Ludovic Lagarde et Laurent Poitrenaux. Au milieu d’autres pièces et d’autres projets du trio se dessine une envie persistante : exécuter un roman sur scène, déployer la voix et le corps dans une contrainte d’espace maximale, nous raconter mille histoires d’un trait. Il a fallu pour cela que Ludovic Lagarde tourne le livre à l’envers, l’adapte pour le porter en voix sur scène. Le metteur en scène a élaboré – avec le compositeur Gilles Grand et par la suite avec l’IRCAM – une machination sonore et gestuelle. On a vu avec surprise un homme qui court presque immobile sur scène en nous faisant défiler le décor du bout des doigts. Le Festival d’Avignon 2010 était l’occasion de reprendre cette étrange entreprise et de créer Un mage en été. Pourtant fabriquée avec les mêmes contraintes, l’histoire avait évolué : le domestique éperdu du Colonel était devenu un petit garçon qui refusait d’être Mage. Après le surmenage de Robinson, la détente dans un paysage ouvert. Au lieu de nous brancher sur un son intérieur, le personnage s’aventure en extérieur. Avec Providence, quelques années plus tard, les micros cachés dans les consciences sont devenus des partenaires. Par chance, les magnétophones mélancoliques peuvent servir à reconstruire des phrases et à trouver des formules. Laurent Poitrenaux va enchaîner ces trois épisodes – et même les trois dans la même journée. On verra vieillir et rajeunir un personnage à vue d’oeil.
TOURNÉE 2019
MC93 – 4 > 9 juin
Images NON-libres de droits pour la presse nationale
Le Colonel des zouaves : Pascal Victor
Un mage en été : Marthe Lemelle
Providence : Pascal Gély