Trois comédiens, trois récits et une boîte noire sont les ingrédients d’une traversée littéraire qui investit des lieux hors les murs du théâtre.
Supernova repose sur l’installation hors les murs d’une « boîte à récits », dispositif scéno-graphique mobile et transformable à mi-chemin de l’univers des entre-sort forains et des spectacles de prestidigitateurs. Cette boîte est un décor et un outil pour réengager certains fondamentaux du geste théâtral et interroger la naissance possible du spectaculaire.
Trois comédiens s’y succèdent pour raconter, chacun leur tour et à leur manière, une histoire où l’homme irrémédiablement chute : la marche d’un chercheur d’or à travers le grand nord canadien (Construire un feu de Jack London), le dernier tour de piste d’un jeûneur professionnel (Un artiste de la faim de Franz Kafka), et le dilemme d’un soldat anglais enjoint de mettre à mort un éléphant (Comment j’ai tué un éléphant de George Orwell). Progressivement, ils s’enfoncent dans l’univers de ces nouvelles en mobilisant pas à pas les outils du théâtre et en invitant les spectateurs à explorer les configurations d’un décor à multiples facettes.
En prise avec des récits parfois sombres qui, tous, disent quelque chose de la vanité des hommes, les narrateurs ne renoncent jamais. Avec les moyens du bord, ils continuent envers et contre tout de tenir la représentation, en jouant à exposer toujours, non sans décalage, la fabrique de l’illusion.