« Nous créons des pièces depuis 13 ans, autour de thématiques et d’auteurs récurrents (Gombrowicz, l’idée de l’Art, Francis Picabia, la scène entre document et onirisime, l’invention de la tradition, l’humain comme cabinet de curiosités, le rire comme outil de réflexion critique…).
De notre visite chez Louise Bourgeois un dimanche de septembre à l’aube de sa mort, en passant par nos errances dans les cabarets parisiens les plus désespérants… de nos discussions arrosées avec Rita Gombrowicz et son whisky pour se remémorer ce bon vieux Witold, à notre tournage mockyesque des derniers jours de Lorenzino de Médicis dans Venise en plein carnaval… des 400 kilos de pâtes-slim qui fondaient sur les acteurs en pleine conférence sur l’inconscient à la grosse anémone gonflable comme symbole de la mélancolie… jusqu’à la rencontre entre Jérome Bosch et Anne Teresa de Keersmaeker qui révélait notre passion inattendue pour la danse contemporaine…
Nous cherchons à mener un théâtre décomplexé et délibérément affranchi de la moindre hiérarchie. Toutes les strates culturelles se croisent et se décroisent. Le texte, les acteurs et les objets de scène ne constituent qu’un tout protéiforme. Le mouvement est permanent, souvent à la limite de la représentation, comme pour en éprouver les codes. »