Deux voix solitaires qui s’élèvent successivement pour tenter d’être écoutées. Deux poèmes – interprétés par Valérie Dréville et Ghita Serraj accompagnées par le Quatuor Debussy – pour deux personnages, Antigone et Tirésias, aux noms venus de cette Grèce antique où les mythes questionnent les hommes. En se heurtant au mur du repli sur soi, ces voix d’aujourd’hui provocantes et combattantes résonnent avec force pour mettre à jour les préjugés refoulés de la société.
Nouria, l’héroïne de Stefan Hertmans, ne le sait sans doute pas mais sa voix résonne à l’égal de celle d’Antigone demandant le droit d’enterrer son frère. À des siècles de distance le même combat pour une même cause contre la même interdiction. Le Tirésias de Kae Tempest est aussi peu écouté que celui de Thèbes et pourtant il voit, lui l’aveugle, les périls du monde. Réunis par Guy Cassiers, ils révèlent les préjugés sociaux, sexuels et politiques de nos sociétés occidentales…
Avec le Festival d’Automne à Paris