Dans Au temps où les Arabes dansaient…, Radhouane El Meddeb se penche sur la culture de son enfance et sur un « monde disparu » : celui de l’âge d’or du cinéma arabe des années 50 à 70 et de son atmosphère de fête délicieusement artificielle, cristallisée par la danse du ventre des danseuses orientales. Sur scène, quatre hommes s’approprient les mouvements du bassin, traditionnellement réservés aux femmes. Transgressant les tabous, le chorégraphe clame : « Le bassin, épicentre du mouvement des tripes, devient menaçant. On est bien loin des ondulations orientales qui faisaient tant rêver ! Cette danse est une arme, une révolution ». Comme pour répondre aux menaces que les extrémistes font peser sur les femmes, Radhouane El Meddeb signe ici un vibrant hommage à la liberté des corps en mouvement, un acte de révolte artistique face à la montée des obscurantismes.