Marlene Monteiro Freitas se prépare à une débauche orgiaque avec Bacchantes, Prélude pour une Purge. Le titre de la pièce rappelle bien sûr la tragédie grecque, celle d’Euripide dans laquelle la mort ne se cache jamais très loin du plaisir. L’orgie à laquelle se prête la chorégraphe capverdienne n’a rien de sexuel. Elle a en revanche tout de la folie, de l’outrance, de l’excès que Marlene Monteiro Freitas a déployé jusque alors dans ses précédentes pièces. Chacune d’elle a fait figure de météore dans un paysage chorégraphique parfois sage.

Marlene Monteiro Freitas brasse à nouveau une foule d’influences artistique, et de techniques, un twerk succédant en un rien de temps à un numéro expressionniste de pantomime ou à un Boléro. La gestuelle précise, concise et déstructurée déchaîne douze interprètes, danseurs et trompettistes, dans un élan de joie et de transe qui ne fait pas pour autant oublier la tragédie grecque et ce que Nietzsche en disait dans La Naissance de la tragédie : elle reflète les émotions les plus profondes de l’homme.