BLUE ROSES – ATLAS / THE MOUNTAIN – CAVALIERS IMPURS

[ THIBAULT LAC - RADOUAN MRIZIGA - LATIFA LAÂBISSI & ANTONIA BAEHR ]
Date(s) :  du 14 novembre 2024 au 16 novembre 2024
Public :  Tout Public

Blue Roses – Thibault Lac
Spectacle
14 & 15.11 – 19:00
16.11 – 16:00 & 18:30

Repéré dans de nombreuses pièces, dont celles de l’américain Trajal Harrell, Thibault Lac confirme avec ce solo un talent de chorégraphe en pleine éclosion. En tenue disparate, le danseur traverse différentes références camp, de mythologies hybrides en figures glamour. Contrairement à son titre « fleur bleue », le propos n’est pas tant d’offrir la séduction maniérée d’un show à la limite du kitsch, mais de décaler subtilement le regard du public devant ces images attendues. Le glissement qui découle de ce travail de sape est semblable à celui de son interprète évoluant sabots de faune aux pieds et éventail de plumes vertes à la main. Par l’univers bigarré des décors, l’espace scénique fait allusion tantôt à un jardin fleuri, tantôt à un étrange marécage dans lesquels se croisent ces différents archétypes. Entre sentimentalisme assumé et mélancolie du grotesque, la pièce joue de sa fragilité comme de ses partis pris esthétiques. Alliant drôlerie et émotion sincère, pour mieux questionner l’idée même de représentation.

 

Atlas / The Mountain – Radouan Mriziga
Spectacle – Avec le Festival d’Automne à Paris
14 & 15.11 – 19:00
16.11 – 18:30

Atlas / The Mountain est la première partie d’une trilogie consacrée aux éléments. Inspirée par les récits mythologiques de la culture amazighe, dont est issu Radouan Mriziga, Atlas plonge ses racines dans cet écosystème culturel afin d’en extraire un ensemble de savoirs et de pratiques liées à l’art, à la philosophie, aux sciences ou à l’artisanat. Pour ce solo, le chorégraphe est allé puiser dans un ensemble de traditions – collectant des danses, des costumes et des musiques d’Afrique du Nord – pour exposer un corps modelé par les rythmes, entraîné dans une spirale en constante transformation. Les montagnes – symbole multiple, à la fois lieu difficile d’accès et refuge, porte vers le ciel et lien avec le sacré – lui ont servi de support de métamorphose. Au prisme de l’abstraction et de la géométrie, sa danse convoque des présences mystérieuses et des forces occultes. À la manière d’une traversée, d’un voyage initiatique, les figures mi-humaines mi-animales qu’il fait surgir mettent l’assistance en relation avec les cimes, et instaurent un espace de partage des pratiques et des connaissances.

 

Cavaliers impurs – Latifa Laâbissi & Antonia Baehr
Spectacle
14 & 15.11 – 20:30
16.11 – 19:30

Après Consul et Meshie, objet performatif inclassable jouant avec le regard du public, Latifa Laâbissi et Antonia Baehr ont conçu ce deuxième duo comme une série de séquences hétéroclites, tissées ensemble par le fil de l’impur, de l’hybridation et du collage. Dans Cavaliers impurs, deux corps de tailles, de formes différentes passent les images et les références à la moulinette de leur intensité physique et vocale. Mélangeant leurs vocabulaires respectifs – le rapport à l’expressivité du visage, au travestissement des genres et des registres –, Latifa Laâbissi et Antonia Baehr entrelacent leurs univers au fil de numéros qui dynamitent les codes chorégraphiques et brouillent les pistes. Maison de conte, objet design, architecture éphémère, la boîte en carton géante de la scénographe Nadia Lauro leur sert simultanément d’abri, d’accessoire en kit, de tribune ou de podium sur lequel monter et démonter des figures tour à tour vulnérables ou combatives, témoignant d’une culture en morceaux.