Depuis trois ans, le fameux cabaret d’après-guerre, Madame Arthur, a rouvert ses portes après une fermeture de presque dix ans. Totalement relooké, mi-saloon mi-bar à hôtesse, un peu rétro, le lieu mythique est désormais habité par une bande de créatures d’un nouveau genre, chantant en live tubes de la chanson française et compositions maison ; travestis évidemment, pas transformistes, menées par Monsieur K qui redonne un sacré coup de fouet au cabaret, le débarrassant de tout folklore et puisant à son essence : la drôlerie, l’engagement et le surgissement. S’encanailler redevient chic et drôle. Et c’est dans ses formes les plus contemporaines que se produiront deux soirs de suite, mais avec deux spectacles différents, les artistes de chez Madame Arthur entre les deux grands escaliers du CN D réaménagés pour l’occasion en lieu de perdition… chorégraphes, chanteurs et gens de théâtre seront conviés à rejoindre la troupe pour inventer en commun de nouveaux numéros de cabarets. Jérôme Marin, le directeur artistique, alias Monsieur K, souligne : « Ce sera hystérique et pas du tout historique. Nous mélangerons le chant et la danse avec l’exubérance qui nous caractérise tandis que Jonathan Capdevielle en speakerine nous accompagnera par le biais de pastilles vidéos toute la soirée. Il faut supposer ce qui va se passer et surtout ne pas le savoir, car ce qui nous intéresse le plus chez Madame Arthur, c’est le surgissement… » Si par essence le cabaret est toujours transgressif, les échappées burlesques, les saillies politiques, les harangues à la foule de ce cabaret d’un genre nouveau créent un climat follement explosif dans notre univers désormais si policé.