« Ce que je veux c’est être libre et faire ce qui me plait »

Du symbole à la vie, Carmen est un flamboyant paradoxe : mythique, universelle et toujours si vivante !
Elle est une saga en mouvement, une force vibrante et solaire. Par son incandescente beauté, elle est un hymne à la féminité et à la liberté, un héritage mémoriel, l’allant absolu d’une femme qui se veut sans entrave, au pic de la sensualité, profonde parce que fragile, éperdue de liberté et donc emblème irréductible de la libération au féminin.
Si toutes les femmes ont du Carmen en elles, Carmen pourrait être l’incendiaire de tous les hommes.
Née de l’imaginaire littéraire de Mérimée, métamorphosée par Bizet, porteuse de toutes les rébellions enchanteresses, Carmen est aussi la jumelle de Louise Michel, Isadora Duncan, Loïe Fuller, Camille Claudel, toutes s’émancipent de leur fin de siècle et embrasent le feu du renouveau.

Les Carmen(s) de José Montalvo rayonnent du mariage des langues chorégraphiques et musicales. L’allégresse de Carmen rejoint aussi les souvenirs de l’enfant qu’il était, bercé par les contes étourdissants d’une grand-mère catalane et féministe et d’une mère tout aussi déterminée, parées les deux, d’une disposition exacerbée pour vivre plus fort encore.
À un moment où une certaine morale se brouille d’incertitudes crispées, Carmen(s) emmène avec elle le souffle inconditionnel et fondateur d’un exil qui relie et console, un exil qui, par la rencontre qu’il provoque, emporte la liberté et fête le métissage dans le jaillissement créatif plutôt que le repli et la peur. Une pièce solaire, hommage, profession de foi et explosion jubilatoire.