Il apparaît ancré dans sa terre, planté dans son parlange vendéen. Projeté sur un cadre de toile, son ombre le dépasse. Elle porte en elle toute la tradition du conte avec ses monstres, ses rois et leurs amours. Surtout leurs amours. Car l’amour est bien le grand sujet de ce nouveau spectacle de Yannick Jaulin.
Avec une impudence pudique, il retrouve rapidement le français pour conter son échec d’amour. Sa désespérante habitude à ne pas savoir bien aimer, pas assez, pas vraiment… Il part à la recherche des sources de ce handicap qui le laisse avec deux mariages sur le flanc. Il revisite son enfance paysanne dans ce monde où l’amour était omniprésent mais où on n’en parlait jamais franchement.
Entre les deux, l’universel des contes et l’unicité de son histoire, Il trouve ce point d’équilibre ténu. Des mœurs amoureuses des oiseaux à son introspection, il brasse les grands mythes, les doutes de l’homme, les mystères de l’amour qui dure…
Les compositions de Morgane Houdemont au Violon et Joachim Florent à la contrebasse, tel un chœur de tragédie grecque, viennent résonner avec les mots et amplifier le propos.