Damas, été 2011, à l’aube de la révolution. Dans le silence de la nuit, une jeune femme met fin à ses jours. Si son geste semble incompréhensible, il l’est encore plus à l’heure où pointait la révolution, et avec elle l’espoir de meilleurs lendemains. Reste une simple question : pourquoi ?
Wael Kadour est auteur, dramaturge et metteur en scène, formé à l’Institut supérieur d’arts dramatiques de Damas. Réfugié en France aujourd’hui, il est également rédacteur en chef du site ARCP (Cultural Policy in the Arab World). Mêler l’intime au politique. Le théâtre l’a toujours fait, de Sophocle à Dario Fo en passant par Brecht, Sartre ou Genet. C’est dans cette veine que s’inscrit Chroniques d’une ville… Wael Kadour connaissait cette jeune femme. Au-delà du choc et du deuil, une question le taraude : pourquoi se suicider alors qu’un vent nouveau traversait le pays ? Comment cette détresse individuelle a-t-elle pris le pas sur l’élan collectif ? Les années ont passé. Fuyant la répression sanglante de Bachar el-Assad, Wael Kadour a quitté son pays pour la France alors que son ami, le comédien Mohamad Al Rashi, fut emprisonné. Une fois libéré, il se réfugie dans l’Hexagone. Dans Chroniques d’une ville… les six comédiens reviennent sur la disparition de la jeune femme. À partir de recherches et de témoignages, apparait un régime d’une violence inouïe, annihilant tout rêve et toute promesse d’avenir.