Entêtée, insatiable, fonceuse, la plus grande des reines d’Égypte livre ses états d’âme. Un portrait anachronique en forme de kaléidoscope.
Imaginez que Cléopâtre s’exprime aujourd’hui. En femme moderne qui n’aurait rien oublié de son destin de cheffe d’État ni de ses amours enflammées. La voici, fatiguée de voir Marc-Antoine passer son temps à festoyer. Elle s’adresse à son amant mais surtout à elle-même. De son passé, de l’avenir et même de sa postérité ! Oui, elle est ravie d’être un sex-symbole grâce à Elizabeth Taylor et au célèbre péplum des années 1960, et d’être le personnage éblouissant d’une tragédie de Shakespeare.
Judith Henry nous dévoile une Cléopâtre in love bien là, parmi nous, campée plus qu’incarnée sur une scène où les multiples ombres amies ou ennemies lui répondent, comme autant d’échos d’une histoire passée à reconstituer indéfiniment…
Elle est aussi une actrice qui s’amuse à se jouer de cette figure mythique. C’est que cette Cléopâtre dont Christophe Fiat a écrit le livret après s’être intéressé à d’autres figures légendaires (Sissi, Madame Wagner, la Comtesse de Ségur, Isadora Duncan) a des accents féministes dont le ton contemporain nous est familier. Un hommage aux femmes qui ont su prendre leur destin en main.