C’est par la friction que Christian Rizzo fait arriver la fiction. Tout d’abord, il plonge le spectateur dans un espace inconnu fait de son, de lumière et de mouvement, pour mieux jouer avec les aventures de sa perception. Sortant du réel pour entrer dans l’imaginaire du conte, il propose de faire un pas
de côté. Qu’est-ce qu’on croit voir et qu’on ne voit pas ? Qu’est-ce qu’on ne voit pas et qu’on croit
voir ? « Si vous fermez les yeux et que vous pensez à un corps, vous aurez toujours besoin d’un sol ou d’une lumière pour le voir. Vous ajouterez toujours quelque chose qui fait que ce corps a du sens », explique-t-il pour l’exemple. D’où les plaisirs du décadrage, des disparitions, de ce qui se montre et de ce qui se dissimule. Élaborant une pièce « dont le public commencerait à l’âge de 6 ans »,
il a imaginé un cache-cache de boîtes lumineuses et mobiles, de métronomes électroniques emballés, d’êtres hybrides… Et il s’est ainsi ouvert pour la première fois des chemins vers la science- fiction : un monde peuplé de silhouettes étranges, dans un paysage mouvant « où la danse et les objets dialoguent avec la lumière »… Est-ce le monde du futur ? Les plus jeunes nous le diront !