En investissant la poétique et la langue de Bernard-Marie Koltès de « Dans la solitude des champs de coton », à contre-courant de la mécanique de destruction qui semble devenue si incontrôlable, Kristian Frédric a choisi en évoquant la brutalité du monde de renouer avec l’espoir. Chantre de l’âme, Koltès interroge la quête des hommes, ce voyage existentiel qui nous fait interroger le sens de notre vie et de nos désirs. « Plus j’essaie de répondre à vos questions, plus je me rends compte que ce sont des interrogations et non des affirmations qui me viennent »(*)
En fixant son action dans un univers de fiction très singulier, entre contemporanéité et intemporalité, le metteur en scène a fait appel à l’artiste dessinateur Enki Bilal pour créer le décor et les costumes. Dans le sillage de la pièce de Koltès, au coeur d’un espace distopyque, en forme d’opéra sonore, Kristian Frédric entend déchiffrer et transcrire simplement « un désir, une émotion, un lieu, de la lumière et des bruits, n’importe quoi qui soit un bout de notre monde et qui appartienne à tous. »(*)
Bousculer et transgresser, le metteur en scène interroge essentiellement la place de notre humanité en se confrontant toujours à d’autres univers artistiques pour dégommer toutes les frontières imaginaires et créer une ode à la vie en dépit du chaos.
(*) Bernard-Marie Koltès