Un jour j’ai lu que Stanislavski, le vieux maître en personne, disait au débutant : que cherchez vous en vous-même ? Cherchez devant vous dans l’autre qui est en face de vous, car en vous-même il n’y a rien. Antoine Vitez, janv 1982.
Monter Peer Gynt c’est parler d’aujourd’hui, c’est interroger notre monde bouleversé. C’est se lever contre une réalité brutale, sombre, silencieuse et convenue.
Peer Gynt est un anti-héros. Il s’invente des vies fantasmées, des identités multiples, des fables. Il rêve de hauteurs, il ne lutte pas pour de grandes idées mais contre toute contrainte, et dans la quête éperdue de ses rêves et de leur ivresse.
Hâbleur, vaurien, menteur, égoïste, sans foi ni loi, Peer Gynt fuit son village, sa mère, sa vie de paysan, ses responsabilités, son amour, ses femmes, décidé à essayer toutes les solutions pour trouver ce « soi » qu’il veut être, décidé à ne réaliser que de « grandes choses ».
Peer Gynt n’est pas un personnage de théâtre, il est le théâtre à lui tout seul, celui qui pose la question essentielle : qu’est-ce que « être au monde » ?
Il part pour l’Orient des mirages et l’Afrique des déserts, tour à tour éminent sujet du roi des Trolls, marchand d’esclaves, empereur des fous, prophète, naufragé…
La scénographie représente une fête foraine abandonnée, sa montagne russe en décomposition et sa grande roue arrêtée dans sa course. Elle dit le monde comme un terrain de jeux d’enfants pour dirigeants inconséquents, l’occident comme une fête qui s’est mal finie. Un monde qui cherche à se construire dans une ruine, à l’instar d’un Peer Gynt qui s’invente joyeusement à partir de la faillite familiale, nationale, morale, mondiale. David Bobée
» David Bobée, redonne au antihéros un souffle nouveau, nourri par une lecture audacieuse de la pièce éponyme d’Ibsen et une mise en scène vertigineuse. » L’Humanité – Marie-Jo Sirach fev18
» La pièce d’Henrik Ibsen est un conte où chacun puise la séquence qui le fait décoller dans l’imaginaire, la pensée et les songes. (…) Comme une fête foraine abandonnée, l’espace sombre empli de manèges désossés semble aussi une grotte métaphysique, qui abrite le magnifique et mystérieux Peer Gynt, de Henrik Ibsen orchestré avec musique, danse et cirque par David Bobée. Peer est un sale gosse menteur et hâbleur, égoïste et narcissique, qui court les filles et les trahit, qui désespère une mère qui le vénère, qui ne pense qu’à lui et à être lui-même… « Télérama Fabienne Pascaud janv 18