Avec des images d’une étonnante beauté, Romeo Castellucci nous emmène sur les traces de Tocqueville à la découverte de la démocratie américaine née sous l’égide de Dieu et de la foi puritaine, construite dans la violence des conquêtes territoriales et de la guerre civile, et cimentée par un socle juridique que nul ne peut remettre en cause.
Alexis de Tocqueville a eu conscience qu’un mouvement irréversible allait entraîner l’Europe du XIXe siècle vers la recherche de libertés plus grandes dans tous les domaines de la vie politique, économique et sociale. Il s’engage donc dans une enquête sur un système précurseur né de la révolution américaine et part durant neuf mois à la découverte de ce continent « démocratique ». Il regarde, il raconte, il se questionne avec une lucidité prémonitoire qui a séduit Romeo Castellucci.
Pour faire théâtre sur les pas de Tocqueville, ce dernier revient aux sources de la tragédie, cette forme originelle née de la démocratie athénienne. Promesses heureuses d’un régime politique qui se veut égalitaire et dangers possibles d’un système où la majorité a toujours raison au mépris des minorités, poids du puritanisme religieux et violence inhérente aux conquêtes territoriales, tout est ici transposé dans une célébration théâtrale envoûtante.