DERNIERS REMORDS AVANT L’OUBLI

[ Guillaume Severac-Schmitz / Collectif Eudaimonia ]
Création 2020
Date(s) :  du 28 janvier 2020 au 31 janvier 2020
Horaire(s) :  ma 28 au ve 31 janvier - 20:00
Texte : Jean-Luc Lagarce (Editions Les Solitaires Intempestifs)
Conception et mise en scène : Guillaume Séverac-Schmitz
Dramaturgie : Clément Camar-Mercier
Avec : Clément Aubert, Jean-Toussaint Bernard, Caroline Fouilhoux, Marie Kauffmann, Anne-Laure Tondu
Scénographie : Angéline Croissant
Création lumières : Léo Grosperrin et Guillaume Séverac-Schmitz
Collaboration lumières : Kelig le Bars
Réalisation images : Collectif Eudaimonia
Création costumes : Emmanuelle Thomas
Régisseur général et son : Yann France
Administration-production-diffusion : EPOC productions
Productions : Emmanuelle Ossena et Charlotte Pesle-Beal
Chargée de production : Mathilde Ahmed
Production déléguée : Collectif Eudaimonia
Public :  Tout Public

Ecrite en 1987, cette pièce forte, rageuse et mélancolique de Jean-Luc Lagarce aborde une seule question : somme-nous encore jeunes ? Et que doit-on abandonner pour ne plus l’être  ?
Pierre et Hélène, les personnages principaux de Derniers remords avant l’oubli se retrouvent dans une maison qui les aura donc vu s’aimer. Ils emmènent avec eux mari, femme et enfant pour démontrer qu’il sont passés à autre chose, que tout cela n’existe plus.

C’est bien à un dialogue de sourds auquel nous assistons dans cette pièce, affleurent les non–dits, les ressentiments accumulés, la crainte en l’avenir et le renoncement complexe à une jeunesse déjà perdue. Serait–il possible de bannir définitivement le passé de sa mémoire juste en exprimant ses remords par des mots ? Derrière chacun d’eux se cache ou se dévoile l’incommunicable avec ou malgré les personnages qui se débattent avec leurs intentions et les détours de leurs confessions.

« Que reste-t-il de notre jeunesse ? De nos amours perdues ? De nos promesses d’amitié ? De nos projets communs ? Comment se parler lorsque rien n’est plus comme avant ? Les questions que posent ce texte résonnent profondément en nous et nous conduisent vers les douloureuses joies de l’introspection. Elles nous engagent à prendre conscience du temps qui passe et à nous projeter au mieux dans celui qui nous reste à vivre : ce texte est ainsi atrocement contemporain. La liberté de la parole semble chez Lagarce prendre sa source dans sa fragmentation, et la peur de dire laisse habilement sa place à une retenue qui n’en est pas moins explicite. Le cheminement de la pensée des acteurs a donc une place fondamentale dans la manière dont il faut comprendre le texte car ce qui est dit n’est pas ce qui est pensé mais doit suffire à l’exprimer. La puissance des aveux pourrait provoquer une telle déflagration qu’il faut toujours faire attention à ce que l’on dit. La manière frontale, certes plus explosive, n’est pas le choix de l’auteur car il s’efforce de rendre plus délicat et hésitant les méandres de nos pensées face aux regards des autres. Comment dire justement ? Voilà ce qui semble être en filigrane de toute son oeuvre. » Guillaume Séverac-Schmitz

 

 

Des idées dramaturgiques et plastiques toujours saisissantes, le travail du collectif mené par Guillaume Séverac-Schmitz emballe et stupéfie, cinématographique quoi qu’artisanal, le déchirement succède à la clameur avec un instinct de la scène très aigu, on ne s’étonne pas qu’ils raflent la mise auprès des jeunes générations également.
Après Richard II et La Duchesse d’Amalfi, nous poursuivons ce compagnonnage avec Guillaume Séverac-Schmitz et le collectif Eudaimonia avec un texte contemporain percutant dont les ressorts existentiels universels nous invitent à l’introspection.