« Giuseppe Patroni Griffi représente une partie de moi, de ma façon d’être napolitain, de ma façon d’interpréter l’art en général et le théâtre en particulier. »
Après « L’amorosa inchiesta » de La Capria, Luca de Fusco met en scène Patroni Griffi, écrivain napolitain qu’il a connu, et dont la carrière lui a souvent été racontée par sa mère durant son enfance.
« L’été en bateau » est l’histoire d’une promenade en bateau le long de la côte résidentielle napolitaine. Deux couples de garçons, dont l’un très juvénile, sont en route : c’est un voyage ludique, à distance de la terre ferme, de ses interdictions et de ses hypocrisies par une journée splendide, où tout semble n’être qu’insouciance et plaisir. Les paysages intenses et lumineux se confondent avec l’ardeur juvénile que l’on ressent de la situation, Luca de Fusco par un subtil jeu de projections réinterprète naturellement les splendides descriptions marines du texte. Après un véritable coup de théâtre, le récit est bouleversé : il perd son habillage de légèreté et montre son vrai visage, la mort inattendue vient roder et défier l’amour. Le mystère de l’attraction érotique révèle sa part de risque et de perdition en révélant l’ambiguïté du texte de Patroni Griffi.
Luca de Fusco se sert de cet ultime revirement narratif, cette bascule du sens de l’œuvre toute entière, avec un petit coup de théâtre qui suggère une version hypnotique, ensorceleuse de Giulia. Alors que seule en scène, elle a fait le récit du voyage, elle devient une sorte de sirène. Plein soleil, au cœur de ce travail d’enquête amoureuse, l’ambivalence vient briser tous les codes.