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[ MATHIEU BAUER & SYLVAIN CARTIGNY ]
Date(s) :  du 14 juin 2022 au 22 juin 2022
Horaire(s) :  du lundi au vendredi à 20h
samedi à 18h
Avec les élèves du groupe 46 de l’école du TNS : Carla Audebaud, Yann Del Puppo, Quentin Ehret, Kadir Ersoy, Gulliver Hecq, Simon Jacquard, Émilie Lehuraux, Aurore Levy, Joséphine Linel-Delmas, Pauline Vallée, Cindy Vincent, Sefa Yeboah
et les musiciens : Mathieu Bauer et Sylvain Cartigny
Mise en scène : Mathieu Bauer
Collaboration artistique et composition : Sylvain Cartigny
Texte et dramaturgie : Marion Stenton
Création sonore : Jean-Philippe Gross
Regard chorégraphique : Thierry Thieû Niang
Assistant mise en scène : Antoine Hespel
Scénographie : Clara Hubert
Costumes : Dimitri Lenin
Création lumière : Zoé Robert
Régie lumière : Thomas Cany
Création son : Foucault De Malet
Régie son : Margault Willkomm
Régie plateau : Antoine Pusch
Régie générale : Jessica Maneveau
Durée :  1h30

Mathieu Bauer nous invite au cœur du territoire miné de la bureaucratie et de sa tentaculaire administration. Dans cet étourdissant labyrinthe kafkaïen, les silhouettes, les seconds rôles et les figurants deviennent les personnages principaux d’une histoire re-racontée de l’Amérique.

Les élèves du groupe 46 de l’école du Théâtre national de Strasbourg ont embarqué durant leur dernière année d’étude avec Mathieu Bauer et Sylvain Cartigny pour une épopée musicale absurde et abrasive. Ensemble, ils forment l’orchestre vagabond des demandeurs qui occupent les couloirs du grand Théâtre de l’Oklahoma, décor du dernier chapitre de L’Amérique de Kafka. Leur appétit, leur envie, leur désir de s’emparer de tous les rôles font exploser les assignations et repoussent les murs des salles d’attente où on les confine. L’énergie vitale du groupe nous parvient à travers une myriade de scènes, écrites pour eux par Marion Stenton, également élève dramaturge à l’école du TNS. D’un côté, les mesureurs méticuleux, les gestionnaires et leur sémantique administrative désarmante; de l’autre, les ventres vides, les accents de l’urgence, le tremblement du trac, les inflexions rageuses de la nécessité. L’univers musical de Sylvain Cartigny et de Jean-Philippe Gross ouvre d’autres espaces, d’autres temporalités, pour faire entendre, derrière la joyeuse polyphonie des langues qui se bousculent, dans les interstices et les silences, les appels de détresse des laissés-pour-compte du dreamland américain. Ici, Noël se fête dans un ouragan blanc de papiers. Mais qu’y a-t-il au-delà du formulaire ? La possibilité d’un troc, d’un échange de récits. Une main se tend, appelle, montre, une main donne. Quand les récits d’adversité occupent la scène, on aperçoit dans un recoin le point de lumière tremblant d’une cigarette partagée, réconfort éphémère mais signe bien réel, rougeoyant, d’une humanité (encore) commune.

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