Tempérament singulier de la danse contemporaine du milieu des années 80, danseuse classique formée aux techniques américaines Limon, Graham, Cunningham et Nikolais puis à Mudra Béjart, et par le maître de butô Kasuo Ohno, Catherine Diverrès se démarque franchement de sa formation initiale et s’impose par un vocabulaire d’artiste en rupture avec les conceptions de la danse postmoderne américaine. La danse de la chorégraphe sait dire l’intime, l’infiniment petit tout aussi subtilement que les tragédies universelles. Fondée sur un projet de reprise de plusieurs de ses pièces précédentes, Echo ne porte aucun regard nostalgique sur le passé mais, au contraire, construit un prolongement inédit de ces pièces à l’aune du temps présent. Cette remise en jeu se fera métamorphose, écrira une nouvelle saison à ce répertoire, réinvesti par une nouvelle génération de danseurs. S’instruisant littéralement des traces, des éclats, des bribes et des élans comme autant d’échos de cette matière dansée, les interprètes et la chorégraphe se donnent ensemble le plaisir d’un vrai voyage. En réactivant le grain de la danse de Catherine Diverrès, ses incroyables et si personnelles qualité et précision du geste et des pas laissent aussi affleurer l’imprévu. Par la vibration des corps, vont surgir d’énigmatiques réminiscences. Passeurs d’une mémoire indicible, de surprises en sensations, ils seront le choeur d’une matière chorégraphique organique, patinée par l’histoire et le talent de Catherine Diverrès.