Fantasie Minor – Marco Da Silva Ferreira
En une poignée de spectacles, Marco da Silva Ferreira a imposé le Portugal, son pays, sur la carte chorégraphique contemporaine. Sa danse, souvent enrichie de mouvements traditionnels ou de gestuelle issues des clubs, porte haut les couleurs de la diversité. Marco da Silva Ferreira stimule le regard du spectateur ; en témoignent les récents succès de Brother ou Carcass. Fantaisie minor offre un autre éclairage sur son approche créative. Sur la Fantaisie en fa mineur de Schubert, le chorégraphe signe un duo frondeur où chaque pas est glissé, chaque jeu de jambes étourdissant. Puisant aux sources des danses urbaines, l’écriture de da Silva Ferreira est éblouissante dans son apparente complexité. Le duo devient un duel, la musique de Schubert une fuite en avant. Détournant les pointes (ici avec des godillots !), la paire de performers oscille entre le burlesque et le classique. Il y a dans cette Fantasie Minor une folie douce qui traverse les corps, une énergie partagée. Minor ce pas de deux ? Non, plutôt majeur.
12 > 16.12
13.12 — 14:30
16.12 — 11:00
Durée 30 min
Avec Chaillot-Théâtre national de la danse
IL FAUX – Calixto Neto
Un corps noir s’appartient-il en propre ? En posant la question de façon frontale, Calixto Neto problématise la menace systémique qui pèse sur les corps racisés, le danger et la violence que le monde contemporain leur offre, et la façon dont cet héritage historique s’est transmis. Pour Calixto Neto, l’affirmation d’une force vitale est une réponse possible aux forces de négation dont son corps est l’objet. L’histoire du corps qu’il fabrique et déplie sur scène est ainsi celle d’un processus de « décorporification », comme il le nomme, qui le lance dans une étrange démarche, celle de la fabrication de soi et de la réappropriation de sa puissance et de son récit. Cible mouvante et marionnette, ce dernier s’empare ici d’un dispositif de dédoublement qui trouble le régime de sa propre identification. Avec IL FAUX, il cherche dans les mots et la confusion qu’ils peuvent créer un moyen d’expression pour réinterroger notre regard et placer son corps entre fictionnalisation et puissance subversive.
14 > 16.12
14 + 15.12 — 19:00
16.12 — 18:00
Durée 1h
Avec le Festival d’Automne à Paris