Aux sources de la nouvelle création d’Ola Maciejewska, il y a Simone Forti, figure majeure de la postmodern dance américaine. Ses méthodes de travail ont fait la part belle à « ce que nous savons des choses à travers nos corps », selon son expression. En s’inspirant de ce regard sur l’interaction entre la corporéité et son environnement, Ola Maciejewska a développé un solo, FIGURY (przestrzenne) – littéralement « figure spatiale » en polonais – qui met en valeur la double capacité du corps à produire des gestes et à rester perméable à ce qui l’entoure. Sur scène, elle incarne une série de sculptures poreuses, pensées par rapport à l’espace et prolongées en contrepoint par un travail vocal. Dans la lignée de Loïe Fuller : Research (2011) et Bombyx Mori (2015), la chorégraphe et interprète continue à creuser des sillons informés par l’histoire chorégraphique, qui interrogent, dans une perspective contemporaine, les rapports entre le sujet et l’objet.