Les spectacles de Mourad Merzouki exposent instantanément à l’allégresse, soit qu’ils capturent notre ferveur, soit que, par touches successives, ils nous invitent à entrer en poésie par l’un ou l’autre de nos penchants de spectateur. Folia n’échappe pas à cette règle et la féerie est son totem.
Musiciens baroques du Concert de l’Hostel Dieu et danseurs conjuguent leur partition au pluriel. Il faut mettre un « s » à musique quand la tarentelle convie Vivaldi, et que le répertoire baroque de l’Italie du Sud rejoint le nouveau monde sur la pulsation des musiques électroniques.
Danser devient un art mosaïque, de nouvelles synergies se dessinent d’un hip-hop à connivences multiples aux fulgurances des pointés classiques. Naissent des carrefours artistiques aussi inattendus qu’immédiatement populaires.
Le ballet de Mourad Merzouki est une utopie bien réelle, il se bâtit sur la rencontre de disciplines censément opposées dont l’alliage insolite donne de la grâce à son alchimie.
Et quand, folie, les préjugés s’évanouissent, tourbillonne la neige sur un derviche tourneur.
Cernée par les pizzicati de violons picadors, Heather Newhouse, la soprano, emplit alors l’espace de son timbre lumineux.
« Il y a des choses que l’on aimerait prolonger toute une nuit tant la beauté et la poésie sont rares. Mourad Merzouki sait à merveille convoquer ces deux perles de culture. Folia, sa nouvelle création fusionne savamment les territoires. » Culture Box, juin 2018