S’inspirant d’un cycle de trois poèmes d’Heinrich Heine et d’un conte – Le Royaume invisible – de Richard von Volkmann-Leander, Görge le rêveur dépeint les aventures de Görge qui, fuyant la réalité, se réfugie dans ses songes à la poursuite d’une mystérieuse princesse. Rejeté par son village, il entreprend un voyage en forme de quête initiatique qui lui donnera l’occasion de confronter ses rêves à la violence d’un monde à feu et à sang.
Composé en 1906, l’opéra de Zemlinsky avait été commandé par Gustav Mahler, alors directeur de l’Opéra de Vienne. Le départ de Mahler priva l’oeuvre de sa création et la plongea dans un long sommeil : Görge le rêveur dormit 75 ans dans les archives de l’Institution viennoise avant d’être redécouvert et créé en 1980.
Mis en scène par Laurent Delvert, ce chef-d’oeuvre rare se réveille aujourd’hui pour délivrer à notre monde assoupi son brûlant message. Car, si les rêves de Görge se brisent en percutant de plein fouet le mur du réel, ils se dispersent comme une poignée de graines qui deviennent le ferment d’un avenir meilleur. Pareils à ces mots que l’on croise parfois sur les murs de nos villes : Si vous nous empêchez de rêver, nous vous empêcherons de dormir.