Mozart compose Idomeneo, re di Creta hanté par la tragédie lyrique qu’André Campra a créée à Paris quelque soixante-dix ans plus tôt. Vainqueur de la Guerre de Troie, Idoménée est poursuivi par la colère de Neptune. Pour sauver sa flotte, il se résout à lui sacrifier la première âme qu’il croisera après avoir posé pied à terre. Hélas, c’est son fils Idamante qui vient à sa rencontre…
Au contraire de son illustre modèle français chez lequel Idoménée, pris de folie, finissait par assassiner son fils, Mozart offre en 1781 un happy end au public de Munich : Idoménée abdique, laissant le trône à son fils et apaisant ainsi la colère divine. Lumineux Mozart chez qui l’avenir est capable de déjouer le destin ! Mais Electre – amoureuse éconduite – emporte sa vengeance dans sa tombe et, par des airs d’une virtuosité insensée, transforme le mal en un obscur objet de désir.
L’Opera national de Lorraine présente l’œuvre dans une version de concert mise en espace par Lorenzo Ponte. Il pourra compter sur l’énergie et la jeunesse d’une distribution : Atalla Ayan, Héloïse Mas, Siobhan Stagg et Amanda Woodbury.