En apparence, il y a deux « physicalités », deux voix, deux univers lointains. Mais à l’intérieur, les sensibilités convergent : on découvre qu’elles sont de la même grandeur, prêtes à s’unir, bondir, porter, et même chavirer. Ils se regardent et, sans se le dire, se posent les mêmes questions. Qu’est-ce que le geste parfait ? Comment l’atteindre ? Mais au fait… est-ce vraiment utile ?
Derrière leur perpétuelle quête de perfection, David et Jann n’aspirent finalement qu’à une chose dans leur vie, atteindre l’amour parfait. Celui qui donne sans rien attendre en retour, celui qui aime malgré les différences et continue d’aimer malgré les éventuelles épreuves. Les deux corps s’élancent alors têtes baissées mais main dans la main, assoiffés de curiosité l’un envers l’autre. Tantôt nobles, tantôt sauvages, ils agitent leurs jambes et leurs bras dans une jungle d’émotions espérant à chaque instant se rejoindre au même endroit au même moment pour gouter cette promesse d’amour inconditionnel.
Ils s’exposent, s’observent et se comprennent imparfaits mais ce n’est pas sans touches d’humour et de dérision qu’ils jouent et embrassent les faits. Depuis l’infatigable flamenco de David Coria à l’inclassable gestuelle électrique de Jann Gallois, les deux icônes acceptent l’amalgame de leurs mondes respectifs pour mieux traiter la racine imparfaite de l’être, l’esthétique qui en dérive et l’amour lui-même qui en découle.